de beaux contes + ft. Zenith

Seranas, c’est ton monde, ton univers, ton tout. Seranas représente tout ce que tu possèdes ; tu en connais les moindres recoins, et sur le bord de tes lèvres se dessines ces lettres qui forment sur ton cœur, une unité qui t’es précieuse. Tu en parcours les courbes régulières très souvent, si souvent que personne ne s’étonnes plus de te voir en dehors des murs de la si magnifique demeure de la famille souveraine, ta famille. Personne ne s’étonnes plus de croiser ton regard ; et parfois, tu échanges quelques mots avec ton peuple. Tu es proche de lui ; mais tu gardes toujours une part de ta vie secrète, muette face au public. Tu gardes pour toi ce qui ne concerne pas les autres, ce qui ne concerne que toi, ton mari ou tes enfants.
Depuis une dizaine de minutes déjà, tes pieds ont rompu tout contact avec le sol. Depuis une dizaine de minutes, tu flânes à quelques centimètres de ce qui, pour vous, sur Seranas, représente la terre. Tu parcours ton royaume avec la fervente volonté de porter un regard protecteur sur tes enfants, sur la chaire de ta chaire, sur ces êtres qui te sont si précieux. Tu as entendu des enfants raconter que Zenith est en train de compter l’une de ses jolies histoires aux plus jeunes.
Bien-entendu, tu avais à faire, cependant, tu voulais prendre un peu de temps pour toi, pour ton rôle de mère. Et tu t’aventurais jusqu’au pied du grand arbres où se réfugiait ton fils pour raconter de beaux comptes, les yeux pétillants. Tu aimes voir ton fils passionner par ce qu’il fait, tu es fière de lui, et tu aimerais, un jour, le voir devenir enseignant, partager avec ceux qui seront leur avenir toute sa passion.
Tu restes en retrait, observes ton fils discrètement sans qu’il ne soit déconcentré par ta présence, tu écoutes. Tu te laisses, pour une fois, bercer comme si tu étais redevenue une enfant. Comme si tu retombait presque quatre-vingt ans en arrières, lorsque c’était toi, qui portait ces joues roses et ces yeux rêveurs.

Le vent soufflé fort ce matin-là, tendit que quelque goutte d'eau légèrement rosée coulèrent le long des branches du vieux chêne centenaire, se situant à un coin quelque peu isolé du centre de Serenas. Cet endroit au paysage apaisant, était bien connu des enfants. À chaque fin de matinée, ceux-ci accouraient au pied l'arbre, ou se situer habituellement un jeune rêveur accompagné de ses histoires farfelues et surréalistes.

Celui-ci était aujourd'hui en retard, tête en l'air comme il est, il avait oublié dans son endroit secret, le petit carnet où il écrivait ses contes imaginés. Volant au-dessus de sa vallée, il alla chercher ce fameux carnet, posé dans un tas fleurs, à cet endroit que seul lui connaissait, ce qui lui prit plusieurs minutes. Voyant son retard, et le temps qui continuer à avançait, le jeune homme, légèrement stresser, finie par arriver, essoufflé, là où les enfants l'attendaient.

Reprenant son souffle, il leur souria, puis alla s'asseoir d'un pas léger au pied de l'arbre quelque peu abîmé. Il ouvrit son carnet et commença son récit, emplit d'un sentiment pétillant. Les enfants semblés l'écouter, émerveiller. C'est alors qu'une pincée de pollen se frotta à son nez, ce qui le fit par la suite éternuer. Il releva donc la tête pour s'excuser, et c'est à ce moment qu'il aperçut avec surprise, la chevelure dorée de sa tendre et bien-aimé mère, reine de cette vallée. Troublé, il souria bêtement, n'arrivant pas à continuer de parler.

C’est d’un regard emplis de fierté que tu observes discrètement ton fils, en retrait. Tu ne pourrais dis ô comment tu es fière que tes enfants trouvent lentement leur voie, ce qu’ils aiment faire. Alors, oui, le regard fixé sur son carnet, laissant sa douce voix émerveiller les plus jeunes, te rends heureuse. Car il n’y a rien de plus cher à ton cœur que de le voir s’épanouir au pied de cet arbre. Tu n’aurais pas apprécié qu’il ne se retrouve contraint de vivre une vie qui ne lui convienne pas. Les enfants sont pendus à ses lèvres, suspendus à ses mots, ses histoires. Tu te dis qu’il faudrait sans doute que tu passes plus de temps à venir l’observer faire. A venir l’écouter, mais ton statut de souveraine te prend du temps, alors c’est l’une des rares fois où tu en auras l’occasion et tu profites.

Soudainement, lorsque Zenith semble t’avoir remarqué, tu es déçu qu’il ne continue pas, qu’il s’arrête et les enfants semblent l’être tout autant que toi. Ils se retournent d’ailleurs vers toi en suivant le regard azure de ton fils. C’est une exclamation de bonjour qui s’élèvent de leurs lèvres enfantines tandis que tu oses enfin t’approcher d’eux avec un doux sourire aux lèvres.

« Bonjour les enfants. » Commences-tu en venant t’installer au milieu de leur petite troupe. « Ne t’arrête pas, continue. » Encourages-tu ensuite Zenith.

Tu comptes bien restée jusqu’à la fin de l’histoire si on ne t’appelle pas pour une urgence entre temps. Et tu te dis que tu aimerais faire ça un peu plus souvent, mais ton statut de souveraine te prend du temps et c’est bien normal. Tu as besoin d’être présente pour ton peuple, mais parfois, passer du temps aussi simplement te ferais envie.